Constituer une association ou un syndicat, enquêter sur des disparitions forcées ou des détentions arbitraires, rédiger un rapport sur la torture ou documenter toute autre violation des droits de l'homme comporte un risque dans plus de 80 pays dans le monde. En 2002, cette tendance s'est aggravée. Conséquence du contexte après-11 septembre, la société civile intervient dans un climat de plus en plus hostile : la sécurité est devenue la priorité absolue et la lutte contre le terrorisme - légitime et nécessaire - se voit détournée de son objectif premier, utilisée par les Etats pour asseoir ou renforcer leur propre pouvoir au détriment de leurs engagements en matière de droits de l'homme. Les défenseurs des droits de l'homme sont plus que jamais en première ligne. Leurs appels au respect de l'Etat de droit et des libertés fondamentales sont considérés comme une menace par certains États qui s'emploient à réprimer ces " fauteurs de troubles ". Ce rapport dresse le bilan région par région, aussi minutieux qu'implacable, de cette répression à travers le monde. L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme est un programme d'alerte, de protection et de mobilisation, mis en place par la FIDH et l'OMCT en 1997, et fondé sur la conviction que le renforcement de la coopération et de la solidarité à l'égard des défenseurs des droits de l'homme contribue à briser l'isolement dans lequel ils se trouvent. Il se base également sur le constat de la nécessité absolue d'une réponse systématique des ONG et de la communauté internationale à la répression dont ils sont victimes.