La Russie est un territoire à part. Cette plaine infinie, gelée la plus grande partie de l'année, exige pour être gouvernée une poigne d'airain. Du reste, elle n'a jamais manqué de despotes pour la soumettre - éclairés comme Pierre le Grand et la Grande Catherine, sanguinaires comme Ivan le Terrible ou Joseph Staline. Mais, pendant des siècles, son immensité l'a préservée des appétits tant de Charles XII de Suède que de Napoléon ou Hitler. Aujourd'hui comme hier, on ne défie pas impunément l'Ours russe... Des premiers princes de Kiev à Vladimir Poutine, c'est du Kremlin, cœur fortifié de Moscou, que les maîtres de la Russie ont présidé aux destinées de ce colosse aux pieds d'argile. Et qu'ils ont œuvré à son rayonnement. Tsars et tsarines se sont très tôt tournés vers l'Europe, jusqu'à la révolution d'Octobre 1917 qui vit la fin de la dynastie des Romanov et l'avènement du communisme. Placée trois quarts de siècle durant sous le joug soviétique, la Russie n'aura rien cédé de son ambition : exporter la révolution dans le monde entier, par le verbe ou par le fer. Voir Moscou devenir une autre Rome n'était-elle pas déjà la volonté d'Ivan Ier ? Aujourd'hui encore, réduit aux dimensions de la seule République russe, cet empire entend demeurer dans le concert des Grands. Outre l'évocation de ses " maîtres " - glorifiés comme Boris Godounov et Nicolas II, occultes comme Raspoutine ou Beria -, cet ouvrage célèbre les héros de tout un peuple : Alexandre Nevski vainqueur des chevaliers Teutoniques, Stepan Razine le cosaque révolté, Koutouzov qui repoussa la " Grande Armée " de Napoléon, le poète Pouchkine, le maréchal Joukov, symbole de la victoire sur le nazisme, sans oublier Iouri Gagarine, premier homme dans l'espace... Car la Russie, au seuil du troisième millénaire, n'a renié aucun des hommes qui, depuis mille ans, incarnent sa force et son esprit.