Jean-Pierre Gérard dispose d'une palette d'expériences tout à fait remarquable. Il a été successivement, après de brillantes études à Polytechnique, ingénieur à la Délégation générale à l'Armement, puis rapporteur général de la Commission de l'Industrie au commissariat au Plan, responsable de branche (Cuivre et Câbles) au sein du groupe Thomson, directeur général Europe de Générale Biscuit, repreneur enfin d'une brillante PME technologique provinciale, Cheval Frères. Sans oublier des cours sous forme de conférences de méthodes à Sciences Pô " et de séminaires à l'ENA... Sans compter une campagne électorale pour conquérir un siège de député! Mais aussi, et ce fut une étape décisive de son engagement, la présidence du Club des Numéros 1 mondiaux français à l'exportation (regroupant aujourd'hui 170 entreprises, leaders mondiales sur leurs marchés) depuis 1989. Cheval Frères, entreprise franc-comtoise fondée en 1850, est depuis toujours ancrée dans un tissu socio-économique local fort. C'est une PME qui avance, investit dans la recherche, exporte ses produits comme son savoir-faire : une " PME régionale à dimension internationale ". Sa force est, depuis 154 ans, de " se poser des questions à la fois sur ce qu'elle doit fabriquer et sur la façon dont elle doit s'y prendre ". C'est cette approche qui a séduit Jean-Pierre Gérard, l'entreprise passant, avec cette philosophie, de la pièce détachée horlogère, à la haute technologie: laser, pierres d'horlogerie, matériaux durs... Sans doute l'homme fut-il distingué puisqu'on l'appela, en 1994, à siéger au sein du Conseil de politique monétaire de la Banque de France, pendant 6 ans. Ce qu'il fit en confiant son groupe à ses adjoints, la position de président d'une PME et de membre du Conseil de politique monétaire étant incompatibles. Aujourd'hui, à nouveau à la barre du groupe IMI et de Cheval Frères, devenu leader incontournable de la fourniture de couronnes de montres et dernier fabricant français de sources laser pour les machines laser, et celle des " Numéros 1 mondiaux ", il livre sa formidable expérience - industrielle bien sûr - mais aussi politique et économique. Plus globalement il présente ici des pistes pour tirer le pays de son endormissement, pour restituer l'enthousiasme créateur, pour faire face aux défis non relevés tels ceux de la décadence démographique, de la désindustrialisation, de l'échec d'une certaine politique d'intégration... Cet homme de cœur et d'entreprise estime de son devoir d'écrire en cette période de désenchantement, où la France ne gagne plus comme avant et où sa position dans le monde s'érode. Un cri de lucidité et d'espoir.