De Tom Wolfe, brillant auteur d’essais, de nouvelles et de romans, Seymour Krim écrivait en

1965 : « Il est au journalisme américain d’aujourd’hui ce que Salinger a été à la littérature :

délicieux, inattendu, fascinant et incroyablement contemporain. Il est également capable de

faire ce qu’il veut de la réalité et même de créer à lui seul une littérature entièrement nouvelle ».

Chroniqueur de son temps, en particulier des années 70 qui ont porté tant de visions et de

révolutions réelles et rêvées, il traque avec une férocité joyeuse les acteurs de la comédie sociale : l’écrivain arrivé plein de vanité et de soucis d’argent ; l’athlète noir tenté par la publicité ; l’homme d’affaire écartelé entre l’Europe et les États-Unis à la recherche de soi ; les preneurs d’otages et leurs victimes. La nouvelle s’amplifie en essai avec l’étude des grandes tendances de la société américaine, qui vont du messianisme au mouvement hippie et à la révolution sexuelle. Tenant des deux à la fois : une nouvelle-reportage sur la vie d’un pilote de chasse au Viêt-nam, qui rappelle la veine magistrale de L’Étoffe des héros.

Tom Wolfe est né en 1931 à Richmond, en Virginie. Après des études à Washington University,

à Lee University et un doctorat à Yale, il travaille comme reporter au Washington Post, puis

entre au New York Herald Tribune en 1962. Très connu aux États-Unis comme le précurseur

du « nouveau journalisme », il obtiendra deux prix du Washington Newspaper Guild, l’un pour

son humour, l’autre pour ses nouvelles de l’étranger. Il vit actuellement à New York, écrit

régulièrement pour Esquire et New’s paper, et rédige toujours des articles pour la presse. Son

livre L’étoffe des héros a été porté à l’écran par Philip Kaufman.