Les Enfants de la violence Tome 2 : L'Echo lointain de l'orage ; Prise au piège Dans " Les Enfants de la violence ", nous avons fait connaissance avec Martha Quest, une adolescente à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Martha tente, dans le monde clos de son pays, l'Afrique australe, de se frayer un chemin parmi les adultes épris d'ordre et les jeunes révolutionnaires cyniques...
Nous la retrouvons dans " L'Echo lointain de l'orage " au moment où, après son divorce, elle découvre l'ivresse de la liberté. Liberté de choix amoureux, mais encore liberté d'action politique.
Cependant, le provincialisme de son environnement pèse sur elle : aussi finit-elle par comprendre que, si elle a reculé les limites de toutes les contraintes, elle ne les a pas abolies. Pour connaître enfin la vraie liberté, elle se prend à rêver de partir pour Londres dès que la guerre sera finie. Là enfin l'intelligence et l'idéalisme régneront ; là enfin elle sera débarrassée des mesquineries du racisme.
C'est alors que sa liberté amoureuse l'entraîne dans les filets d'un nouveau mariage, apparemment fondé sur des bases neuves. Mais une fois encore resurgissent l'étroitesse et le conservatisme, et ce lien ne tarde pas à apparaître à Martha sous un jour odieux. Tous les maris se ressemblent. A moins que ce ne soient les mariages ?...
Tout au long du récit, l'Afrique ne cesse de se dessiner avec précision. On suit la lente prise de conscience politique et sociale des Africains, face à la bonne volonté très paternaliste des " libéraux " blancs. L'antagonisme ouvert n'est plus très loin... En même temps, l'idéologie communiste rigide perd toute crédibilité devant les besoins primordiaux de la population noire opprimée. Celle-ci commence à prendre ses distances et à s'organiser en secret.
Cette suite des " Enfants de la violence " nous restitue de façon magistrale l'atmosphère étouffante de l'Afrique australe pendant la guerre et l'après-guerre. Le personnage de Martha y gagne à la fois de la complexité et, par ses échecs mêmes, une douloureuse humanité. Tout le talent de romancière de Doris Lessing, l'auteur du " Carnet d'or " (prix Médicis étranger 1976), s'y épanouit et nous captive souverainement.