Le nom de Lyon. Un portrait L'auteur, qui a vécu à Lyon de façon quasiment ininterrompue, consacre cet ouvrage à cette ville qui lui est chère. Souvenirs d'enfance, réminiscences de moments de flâneries, ce livre est fait de confidences, l'auteur nous fait part de ce qui le lie étroitement à telle place ou telle rue de cette ville dont le centre historique est peut-être en voie de muséification. Histoire et topographie sont ainsi convoquées pour tracer les contours d'une géographie intime de cette ville. Du crocodile empaillé du Musée des Hospices civils à l'aménagement de Lyon Confluence, des pavés coupants de la ville à l'atelier de son père, artisan maroquinier à la Croix Rousse, des librairies où il a acheté des livres d'André Breton aux magasins de disques où il aimait fouiner, Gilbert Vaudey raconte Lyon. Et, faisant le portrait de cette ville, il se raconte en faisant oeuvre d'archiviste érudit, en étant un flâneur qui veut tout savoir de l'histoire et des secrets de sa ville, en n'oubliant jamais que la ville où l'on est né est un théâtre de mémoire. L'auteur part d'un souvenir : la fête annuelle des Lumières à Lyon, celle du 8 décembre 1973. Il remonte vite à la révolte des Canuts en 1831, puis, au fil des réminiscences, évoque quelques rues disparues, dans un coin de la ville qui s'est presque complètement effacé ; le propos n'est pas de se lamenter de cette perte, mais d'évoquer la présence d'une topographie fantomatique, au fil des rues, dans les plis de l'espace urbain. Le flux désordonné des souvenirs laisse place à une évocation des traces de Lugdunum, l'ancienne ville gallo-romaine. Puis on aborde les escaliers, les passages, les traboules, beaucoup de ces dernières étant désormais condamnées. Rue de la République, place Bellecour... On se retrouve devant le lycée Ampère, où l'auteur a fait ses études et a occupé son premier poste de professeur. La ville de Gilbert Vaudey est une ville appréhendée à pied, un maillage serré et cohérent qui est la garantie de la "poétique" du lieu. Certains aménagements urbains brisent le réseau de ces voies ouvertes, interrompant la rêverie du promeneur solitaire. L'exploration se poursuit : les ponts, le parc de la Tête d'or, la Part Dieu, le quartier populaire, immigrant, de la Guillotière, Gerland, encore dénué d'une réelle personnalité, puis ou va vers les banlieues imprécises. Sans jamais se laisser aller à la déploration passéiste, l'auteur observe le renouveau urbain, auquel il ne s'oppose pas, mais qui doit avoir un sens, une pertinence...