Cet ouvrage contient, artistement disposées dans le désordre, 150 lettres à moitié timbrées, c'est-à-dire extravagantes, farfelues, sarcastiques, irrévérencieuses, drolatiques. Il y a matière à rire et à penser. L'auteur, spécialiste des jeux de l'humour et du langage, a trempé sa plume malicieuse et farceuse dans une encre à la fois sympathique et décapante. Page après page, le lecteur est invité à sourire, à rire, à s'esclaffer, à apprécier les surprises d'une correspondance décalée ou détraquée : lettres d'amour, d'insultes, de licenciement, de condoléances, de rupture, etc. Ces lettres, nous n'aurions jamais osé les écrire, mais nous aurions aimé les recevoir et en savourer la candeur et le cynisme, la mauvaise foi et la sottise, l'impolitesse et la paranoïa, le beau langage et le mal-parler. L'imagination loufoque et la charge satirique de l'ouvrage ne sont pas seulement dans les textes. Elles investissent le graphisme et la mise en page : jeux de formes et couleurs harmonieuses (ou éclats de mauvais goût assumé). On trouvera, au hasard d'une maquette primesautière, de la frappe bureautique variée, mais aussi divers échantillons d'écritures manuscrites, des pastiches de papiers à lettres, des échappées folkloriques, voire exotiques (caractères chinois, égyptiens, cyrilliques, persans, etc.). Certaines lettres sont très courtes (pour les gens pressés qui feuillettent avant de lire), d'autres sont plus longues, élaborées, tarabiscotées (pour les amateurs de sophistication et d'exercices de style).Elles s'organisent parfois en petits scénarios, contes, nouvelles express. L'excellent François Morel, dont la sincérité est une des qualités principales, a déclaré avoir beaucoup ri à la lecture de ces lettres. Il a accepté de les préfacer à sa manière. Inestimable référence.