" Vous, c'est la charité ! " s'exclame un jour le bon pape Jean XXIII en accueillant Jean Rodhain, présent dans tous les événements de ce XXe siècle d'une formidable densité. Né en 1900, l'abbé Rodhain devient aumônier de la JOC, organise les secours spirituels pour les prisonniers en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. A peine sorti de ce contrat, il fonde le Secours catholique. Dès le départ et depuis plus d'un demi-siècle, l'organisme de secours de l'Eglise catholique est présent sur tous les fronts la misère. Dans les débuts, les personnes victimes de la guerre sont secourues, puis les vieillards, les enfants des milieux défavorisés, les victimes de catastrophes... Une charité qui s'étend peu à peu et intervient bientôt à travers le monde, en Palestine, en Inde, en Afrique. Précurseur génial dans le domaine de la solidarité, Jean Rodhain met sur pied des micro-réalisations qui établissent des ponts entre le tiers-monde et l'Occident. Fondateur audacieux, il crée des cités-secours à Paris, à Jérusalem, à Lourdes, pour accueillir les personnes pauvres. Homme de prière, il participe activement au concile Vatican II. Infatigable, il travaille encore au niveau international pour que l'Eglise soit toujours un peu plus " l'Eglise des pauvres ", selon le désir de Jean XXIII. " La charité n'a pas d'heure ", répète-t-il sans cesse pour inviter son entourage à rester en éveil. Après une vie consacrée à rendre la charité vivante, dynamique, concrète, il s'éteint à Lourdes à l'âge de 77 ans. Présent dans tous les diocèses de France, membre de Caritas international, réseau mondial de la solidarité catholique, le Secours catholique, fort de 78 000 bénévoles et de 800 permanents, poursuit l'action lancée par Mgr Rodhain dont le message reste aujourd'hui d'une surprenante actualité.