Le videur d'une boîte de nuit est assassiné. Pointés du doigt, les immigrés présents sur les lieux du crime vont faire l'objet d'un acharnement médiatique. L'un d'eux, Zaki el Azizi, jeune immigré marocain, se retrouve impliqué alors qu'il célébrait l'obtention de son baccalauréat, " permis de libre circulation dans la société danoise ". Entre deux cultures, il se pose la question du sentiment d'appartenance et doit prendre une décision : se rendre à la police, en bon citoyen danois qu'il est, ou se montrer solidaire envers ses amis, immigrés comme lui, et choisir le silence ? Préférant se taire, il découvre la dureté et la violence de l'univers carcéral, où se reflètent les dérives d'une population étrangère stigmatisée, tandis qu'audehors, la presse se déchaîne et attise les haines nationalistes et la xénophobie. On retrouve la journaliste Rikke Lyngdal qui, malgré les différends l'opposant à la rédactrice en chef, peu encline à soutenir ses efforts pour découvrir la vérité sur ce meurtre qui émeut l'opinion publique, mène l'enquête et pose LA question : quelle place le Danemark est-il vraiment prêt à accorder aux étrangers ? Au moyen d'une bonne intrigue policière, avec la Scandinavie en arrière-plan, Olav Hergel traite de l'immigration, sujet brûlant et plus que jamais actuel, et des dangers de la diabolisation des minorités. L'immigrant dessine à la fois le portrait nuancé du milieu hétérogène des immigrés et réfugiés au Danemark, ainsi qu'une peinture caustique des médias et des politiciens. Ce polar politique, dans la veine de son premier roman, offre en outre un regard critique sur le rôle du parti nationaliste dans la politique danoise.

Olav Hergel est né au Danemark en 1956. Journaliste reporter pour deux grands quotidiens danois, il a couvert des conflits internationaux majeurs : Rwanda, Israël, Kosovo. Il s'est fait le spécialiste de la situation des émigrés clandestins au Danemark, pays qui pratique une politique d'immigration stricte et très dissuasive. Il a enquêté sur le travail illégal de réfugiés africains en Italie, et le rôle concret que nous jouons, nous, consommateurs européens, dans ce commerce. Olav Hergel a réalisé un documentaire pour la télévision sur le sujet, décrivant les conditions misérables dans lesquelles vivent et travaillent ces réfugiés. Très lucide et critique à l'égard de son pays, il a publié un recueil d'articles Reportages d'un pays au bord de la chute et a obtenu, avec la photographe Miriam Dalsgaard, en janvier 2007, le prix Cavling de la presse pour une série d'articles sur un centre de réfugiés. Après L'otage, paru en 2008, (finaliste du Prix du polar SNCF et sélectionné pour le Prix inter comités d'entreprises 2009), il revient avec L'immigrant, son deuxième roman.