Détails
Je suis une jeune institutrice : ma troisième année d'enseignement vient de se boucler. Je sais, le terme de " clandestine " peut faire sourire. Pourtant, j'insiste. J'efface soigneusement le tableau quand je quitte ma classe pour qu'on ne voie pas trace de mon travail, je fais recouvrir de papier kraft les manuels avec lesquels mes élèves apprennent à lire - et que j'ai achetés sur mes deniers. Je tais soigneusement mes convictions et beaucoup de mes méthodes. Elles n'ont pas l'heur de plaire à certains de mes collègues et, en tout cas, elles répugnent franchement aux membres de l'Inspection.
En fait, dès mon entrée à l'Institut universitaire déformation des maîtres (IUFM), j'ai presque aussitôt compris que je n'avais rien à en attendre. Nous avons passé en tout et pour tout six heures sur l'année à l'enseignement de la lecture et de l'écriture ! Le credo des formateurs se résumait à : " Le maître ne doit pas être un référent pour l'apprenant (l'enfant). " J'ai donc résolu de me comporter en reporter clandestin. De septembre à janvier, j'ai tenu un journal tous les soirs, pour résumer mes journées et mes impressions. Quand l'année s'est achevée, j'étais épuisée, je ne me sentais pas du tout formée au métier, mais j'étais au moins indemne moralement. J'applique aujourd'hui des méthodes pédagogiques auxquelles j'ai longuement réfléchi, qui sont aussi précisément celles que l'IUFM voue aux gémonies, mais je vois mes élèves apprendre et en être fiers. Un document authentique et passionnant : les réflexions stupéfaites, incisives et incroyablement lucides d'une jeune institutrice, pour la première fois confrontée à l'école, telle qu'elle est conçue aujourd'hui. On croit rêver parfois...
- Largeur : 14 cm
- Épaisseur : 2.5 cm
- Hauteur : 22.5 cm
- Langue : Français
- Auteur : Rachel Boutonnet
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