Au Proche-Orient, le spectre hideux de la guerre est de retour, avec les horribles attentats perpétrés à Tel-Aviv, Jérusalem, Haïfa et les affrontements sanglants dont Gaza et la Cisjordanie sont le théâtre quotidien. Or, en 1999 et début 2000, l'on avait bien frôlé le miracle : sous la pression de Bill Clinton, Ehoud Barak était allé très loin dans les concessions, y compris sur la question cruciale de Jérusalem. Il aura suffi, selon certains, de la visite effectuée par Ariel Sharon sur le Mont du Temple en septembre 2000, pour que se déclenche la seconde Intifida. En fait, la faillite du processus de paix obéit à d'autres facteurs. D'une part, l'auteur établit la responsabilité de Ehoud Barak lui-même. Homme de commando, devenu chef d'état-major général puis Premier ministre israélien, il a fait capoter, avec ses atermoiements, ses revirements et ses erreurs d'appréciation, le rêve de son mentor, Yitzhak Rabin. D'autre part l'auteur met en cause avec pertinence l'inflexion de la politique proche-orientale menée par l'administration Bush, ainsi que le changement radical de stratégie des Palestiniens et de Yasser Arafat. Tirant les leçons des erreurs commises de part et d'autre ainsi que des occasions ratées, Robert Assaraf montre qu'il reste un espoir de sortir de cette impasse tragique et d'assurer le retour à la paix pour tous. Une véritable somme, nourrie des contacts de Robert Assaraf avec les principaux acteurs de ce drame. Une lecture indispensable, loin des passions partisanes et des clichés, pour comprendre comment le drame israélo-palestinien est lié aux attentats islamistes qui ont bouleversé les Etats-Unis.

Robert Assaraf, président de Radio Shalom et vice-président de l'hebdomadaire Marianne, est également président international du Centre de recherche sur les Juifs du Maroc. Pacifiste convaincu, artisan discret mais central du rapprochement israélo-marocain et judéo-musulman, écrivain, historien, il a publié notamment Une crise et des hommes, Israël 1995-1999.