Après la retraite de Zidane, le foot français se cherchait un successeur. Avec Franck Ribéry, il est en passe de le trouver. L'estime que les journalistes et les joueurs lui portent est à la hauteur de son talent. Pourtant, la vie n'a pas toujours été tendre avec lui. Un grave accident de voiture survenu à l'âge de deux ans lui laisse aujourd'hui encore des cicatrices sur le visage. Ribéry les assume avec une force et une confiance exemplaires : elles font partie de son identité. Le " Ch'ti " issu d'une famille modeste débute sa carrière à Boulogne-sur-Mer, sa ville natale. Ses différents passages à Lille, Alès et Brest l'aguerrissent. Jean Fernandez, l'entraîneur de Metz, lui donne sa chance en Ligue 1. C'est le début de la saga Ribéry. Ce globe-trotter du football se retrouve six mois plus tard à l'OM où il conquiert le stade Vélodrome par ses dribbles et son sens du but. Sa voie est toute tracée. Le milieu de terrain offensif brûle les étapes à toute vitesse. Membre à part entière de l'équipe de France depuis le Mondial 2006, il est transféré l'été suivant au Bayern de Munich pour la coquette somme de 26 millions d'euros ! Les Bavarois l'adoptent à leur tour. Joueur généreux qui ne triche pas sur un terrain, dur à l'effort et porté sur l'offensive, Ribéry est adulé des foules (il a même sa marionnette aux Guignols de Canal +). Élu deux fois de suite (en 2007 et 2008) meilleur joueur français de l'année, Franck devient une personnalité en vue, associée aux Enfoirés et invitée sur de nombreux plateaux, tout en gardant sa simplicité, son humour et son authenticité. Son équilibre, il le doit peut-être à son couple : marié à une femme de confession musulmane, il s'est converti sous le surnom de Bilal et il est père de famille.

Ancien rédacteur en chef de Télé K7 et ex-chef de service à Prisma Presse, Claude Moreau, désormais correspondant parisien pour le Midi Libre et l'Alsace, pigiste à Sports.fr, se consacre au journalisme sportif. Spécialisé dans le tennis et le football, il est l'auteur de la première biographie sur Jo-Wilfried Tsonga. Il a aussi co-écrit avec François Artigas un ouvrage sur les adieux de Justine Hénin à la compétition.