La Bretagne a subi ces vingt dernières années plusieurs événements hydroclimatiques exceptionnels qui ont touché de nombreux secteurs urbanisés notamment dans les communes périphériques de Rennes et les centres urbains de l'axe de la Vilaine. Cette succession d'événements a déclenché une réflexion sur le risque inondation à l'échelle régionale et tout particulièrement à l'échelle du bassin de la Vilaine. Les crises produites par les événements hydrologiques interrogent le territoire. Quelles sont les personnes touchées par ces événements, quelles sont les sources de vulnérabilité ou de résilience? Lors de ces crises l'ensemble de la collectivité questionne l'événement subi au travers de sa connaissance du territoire et des enjeux supposés. Les explications apportées sont liées aux usages de l'eau et aux politiques d'aménagement. Elles renvoient à une identification des responsabilités attribuées à certaines catégories d'acteurs. Face au risque et pendant la crise, la collectivité et les individus agissent pour diminuer les conséquences de l'inondation. Ces actions sont dépendantes de la connaissance du risque et de sa mémorisation. Cette gestion du risque se décline en terme de prévention, de prévision et de protection et s'échelonne dans le temps. Cet ouvrage présente l'ensemble de ces questionnements autour des crises produites par des inondations sur le bassin de la Vilaine sur une échelle temporelle de trois siècles. Cette analyse des dysfonctionnements, des incapacités ou, au contraire, des modes d'adaptation des sociétés face à des événements naturels dommageables est effectuée dans un cadre pluridisciplinaire. Les champs disciplinaires complémentaires : sociologie, histoire, géographie, économie et psychosociologie permettent d'appréhender la pluralité des facteurs agissant sur la vulnérabilité de la société ou sa résilience. L'échelle temporelle d'étude permet de faire ressortir les constances et les spécificités propres à chaque période.

Nadia Dupont est maître de conférences en géographie à l'université Rennes 2. Membre du laboratoire ESO UMR 6590, ses travaux de recherches sont axés sur deux thématiques principales : le risque inondation à la fois à travers les processus physiques, les questions de cartographie et de perception; d'autre part les usages de l'eau à l'échelle des bassins versant et les conflits inhérents.