Denis DIDEROT (1713-1784)

Après des études au collège des Jésuites de Langes, l'auteur devient maîtres ès arts et renonce à la vie religieuse. Dans les années qui suivent, il publie des traductions, étudie les mathématiques, les langues anciennes et modernes.

En 1746, il s'engage avec Alembert et l'abbé Gua de Malves dans une traduction de la Cyclopaedia de Chambers qui deviendra à la suite du désistement de l'abbé Gua de Malves le projet de L'Encyclopédie. Celui-ci dure plus de vingt ans et assure à Diderot une indépendance pécuniaire.

Ses écrits subissent de nombreux revers. Les pensées philosophiques, œuvre de jeunesse, sont condamnées au feu, Les bijoux indiscrets, ouvrage libertin et surtout La lettre des aveugles à l'usage de ceux qui voient, qui témoigne de l'orientation matérialiste de l'auteur, lui valent d'être emprisonné au Donjon de Vincennes. En 1759, à la suite d'attaques et de condamnations, le privilège de L'Encyclopédie est supprimé. La diffusion de l'ouvrage se poursuivra de manière clandestine mais des passages seront coupés par l'éditeur. On en possède la version intégrale grâce aux exemplaires de Catherine II de Russie. L'impératrice rachète en effet la bibliothèque de Diderot en 1765 en lui laissant l'usufruit.

Parallèlement à l'aventure de L'Encyclopédie, Diderot fut un auteur fécond et inclassable. (Jacques le fataliste, Le neveu de Rameau...) Philosophe, penseur, conteur, satiriste, dramaturge, critique d'art, épistolier, son œuvre oscille entre les lumières de la raison et les transports de la sensibilité.

Causeur intarissable, il fréquente les salons de l'époque et son appartement accueille des personnalités telles que le baron d'Holbach, Alembert, Rousseau un temps et surtout Grimm. Diderot collaborera activement à la Correspondance littéraire de l'écrivain en y faisant paraître certains de ses ouvrages en fragments.