Importée des Etats-Unis par Robert Guillaumot, explicitée par le rapport signé par Henri Martre en collaboration avec Philippe Clerc et Christian Harbulot, positionnée sur l'échiquier mondial par Bernard Esambert, développée par quelques préfets

visionnaires comme Rémy Pautrat, Claude Guéant ou Bernard Gérard, tout en s'appuyant sur les travaux et enseignements de quelques universitaires précurseurs, l'intelligence économique a mis dix ans pour devenir un concept reconnu. Le rapport Carayon a servi de détonateur pour la mettre à la mode et commencer à la prendre en compte dans la gestion des entreprises. Le livre de Damien Bruté de Rémur arrive à point nommé. On y découvre à chaque page des auteurs, des concepts, des questions, des techniques qu'il convient d'approfondir pour mieux comprendre et maîtriser le potentiel de cette science complexe. Alain Juillet, Haut responsable en charge de l'intelligence économique au SGDN

Damien Bruté de Rémur s'est depuis toujours préoccupé de réconcilier sous le regard de la gestion les organisations publiques et privées. Au début des

années 70 il met à profit une courte expérience de

comptable public pour présenter un travail de DES sur la gestion financière des collectivités locales examinée sous l'angle des outils développés pour l'entreprise. Il rédige une première thèse de comptabilité comparée et soutient ensuite un doctorat d'Etat sur un projet de réforme de l'impôt sur les sociétés. Après avoir exercé quelques responsabilités universitaires (chef de département gestion à l'IUT de Montpellier jusqu'en 1985), il se passionne pour la création d'entreprise, la gestion de l'innovation et le transfert de technologie. Il développe alors des formations spécialisées et met ses compétences au service de l'entreprise en créant un cabinet de conseil en 1992. Après avoir suivi une session de l'IHESI (Institut des Hautes Etudes de la

Sécurité Intérieure), aujourd'hui INHES, il ferme son cabinet en 2000 et revient à ses premières amours, la recherche en Sciences de Gestion, en capitalisant ses acquis et son expérience du terrain. Sans le savoir il faisait de l'Intelligence Economique. Il s'efforce aujourd'hui avec le groupe de chercheurs dont il assure la responsabilité à l'Université de Montpellier I, de poser les bases scientifiques de la discipline dont il a fait son objet favori. Il voit là, outre un réel renouvellement de la pensée dans un univers économique en profonde transformation, le cadre de la réconciliation enfin possible entre la sphère publique et le monde des entreprises.