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En ce début de l'été 292 avant J.- C., Praxiadès débarque au Pirée pour engager une discussion avec Epicure. A cinquante ans, le célèbre philosophe est en pleine possession de son système qu'il enseigne depuis qu'il a acheté dans Athènes son fameux Jardin quatorze ans auparavant. Les successeurs d'Alexandre le Grand se disputent l'héritage macédonien ; guerres civiles, crimes, trahisons alternent.
Ce monde vit dans l'angoisse et l'insécurité : des craintes diverses, notamment dues à l'instabilité politique et économique, font obstacle au bonheur. Les grandes théories prônant le salut collectif dans la cité (Platon et Aristote) ont été peu à peu remplacées par des conceptions plus individualistes du salut. Il s'agit de se désengager politiquement. Parallèlement, on assiste à la montée du matérialisme. Autant de signes de la décadence d'une civilisation qui ne croit plus en l'universel. En outre, l'intensification de l'esclavage contribue à la paupérisation d'une couche sociale entière qui ne trouve plus de travail.
L'époque d'Epicure interpelle la nôtre avec ses incertitudes, ses brutales simplifications dans un environnement conceptuel passablement pauvre. Alors comme maintenant, une philosophie pratique d'envergure faisait défaut, et la morale épicurienne a occupé un espace qui semblait l'attendre.
- Largeur : 14.1 cm
- Hauteur : 21 cm
- Épaisseur : 1.9 cm
- Langue : Français
- Auteur : Jean Romain
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