"Requiem pour les campagnes." Certains parlent d'abandon, de désertification médicale, de paupérisation progressive, de régression des services publics en zone rurale. L'auteur considère au contraire que les campagnes occupent aujourd'hui une place valorisée dans le processus qui accompagne l'évolution économique et sociale du pays. Ce livre fait le point des décisions d'organisation territoriale liées à la loi NOTRE de 2015, avec notamment la montée en régime des communautés de communes. Il analyse les réalisations des élus ruraux dans leurs différents domaines de responsabilité. Il examine la question de la justice fiscale vue du monde rural. Il évoque l'évolution des rapports entre les élus, les associations et les collectifs citoyens. Pour lui, ces élus disposent de nombreux atouts et font preuve d'initiative. Toutefois, dans trois domaines — l'habitat, l'environnement et les transports de proximité —, il semble que les décisions se prennent trop loin des communautés de communes et des communes, et que les moyens restent très inférieurs aux besoins. L'auteur propose de ce fait une réforme du système de répartition des ressources financières publiques pour progresser vers plus de justice sociale et permettre aux élus ruraux de rattraper certains retards. Il pose enfin quatre questions pour l'avenir. Faut-il supprimer les communes, ou faire des communes des arrondissements des communautés de communes ? Comment mobiliser des ressources nouvelles, en provenance notamment de la Caisse des dépôts, pour permettre de rattraper les retards dans les domaines prioritaires ? Comment encourager de nouvelles formes de démocratie locale pour que les élus accordent une plus grande attention aux suggestions des collectifs citoyens ? Quelle place pour l'Europe et les entreprises multinationales dans le monde rural de demain ? A une période marquée par l'irruption des collectifs citoyens et par le mouvement des gilets jaunes, ces questions posent déjà le problème de la place des ruraux dans une Sixième République.

Ingénieur INPG, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et Docteur ès sciences économiques, Simon-Pierre THIERY habite depuis trente-cinq ans en Ardèche méridionale. Elu conseiller municipal, il a occupé les fonctions d'adjoint en charge des travaux, de l'environnement et de l'urbanisme et siégé au sein de la communauté de communes des Gorges de l'Ardèche dans les commissions chargées de ces domaines.