La Révolution trouve en face d'elle des adversaires de plus en plus nombreux au fur et à mesure de sa radicalisation.

Aux défenseurs intransigeants de l'Ancien Régime s'agrègent progressivement les modérés et les réformateurs, partisans d'une monarchie constitutionnelle vite déçus par la tournure violente que prennent les événements.

Varennes, la chute de la monarchie, la constituion civile du clergé, la proscription des Girondins, la Terreur, l'anarchie économique, amènent au lit contre-révolutionnaire de nouveaux affluents, grossis par ceux qui croyaient pouvoir maîtriser une Révolution devenant de plus en plus incontrôlable. En Vendée, dans le Lyonnais, dans le Sud-Ouest et dans le Sud-Est, il trouve une assise populaire et un flot de combattants qui, aux cris de " Dieu et le roi ", relaient la guerre déclenchée par l' "Europe des rois ".

La pensée et l'action contre-révolutionnaire ne s'éteignent pas avec la chute de Robespierre. Elles se manisfestent encore sous le Directoire, le Consulat et l'Empire, durant les Cent-Jours et sous la monarchie de Juillet. Enfin, la tradition contre-révolutionnaire n'était pas facile à saisir dans toutes ses ramifications et dans sa durée. Jena Tulard a relevé le défi, aidé de spécialistes incontestés, parmi lesquels Jacques Godechot, dont la contribution aura été la dernière œuvre. Ainsi sont disséqués les origines, les composantes, les doctrines, les actes et la postérité de la nébuleuse contre-révolutionnaire. Complété par une chronologie et par un dictionnaire des contre-révolutionnaires, cet ouvrage collectif, conçu et dirigé par un historien prestigieux, sera jusqu'à nouvel ordre le livre de référence sur le sujet.