Le coup d'Etat du 2 décembre 1851 qui, après Le Sacre et Les Vingt Ans de l'Aiglon, constitue le troisième volet de la trilogie impériale de Gonzague Saint Bris, demeure sans doute l'opération politique la plus audacieuse du XIXe siècle, un véritable " coup d'éclat " dont le retentissement sera considérable. Comment cette conspiration visant à renverser l'éphémère IIe République a-t-elle été conçue, préparée, exécutée par une petite équipe d'aventuriers ? C'est un véritable roman policier que nous propose ici l'auteur, développant la plus extraordinaire des intrigues dans laquelle un jeune président de la République, avec l'aide de quelques fidèles compagnons (Morny, Persigny, Saint-Arnaud, Maupas) va lui-même détruire l'institution qu'il était censé incarner, par goût du pouvoir certes mais aussi pour enfin donner à la France - et à Paris qui devient une capitale universelle - un essor économique qu'elle n'avait jamais connu jusque-là. " Sortir de la légalité pour entrer dans le droit ", tel est l'ambition du neveu de Napoléon II, deux fois emprisonné pour atteinte à la sûreté de l'Etat et qui, en refermant le chaudron bouillonnant des utopies de 1848, ouvre toutes grandes les portes, parfois cyniques, toujours réalistes, du Second Empire. Dans les coulisses de la grande histoire, des écrivains, des artistes, accompagnent ou récusent ce vaste coup de balai dans lequel la tragédie cède souvent le pas à l'humour, les passions aux intérêts, la morale à l'arrivisme, le tout dans l'accumulation de ces moindres faits qui font tout le sel de l'histoire et dans lequel Gonzague Saint Bris excelle, à la manière d'un grand reporter, complice de ses personnages.

Historien, essayiste, directeur de la rédaction de la revue Le Spectacle du Monde, Gonzague Saint Bris signe ici, après Le Sacre (Tallandier, 1999) et Les Vingt Ans de L'Aiglon (Tallandier, 2000), le troisième volet de sa trilogie impériale, l'année même où l'on célèbre le 150e anniversaire de l'événement. Pour cet ouvrage il s'est notamment appuyé sur les archives privées de son ancêtre, le marquis de Maupas, qui fut un acteur du coup d'Etat.