Au mois d'août 1996 se tient à La Haye le 28e congrès international de géographie, placé sous le signe de la Terre, la mer et l'action humaine. Le Comité national français de géographie s'associe à cette manifestation par la publication de cet ouvrage collectif, Les Français dans leur environnement, auquel ont participé des universitaires et des chercheurs, qui allie l'approche scientifique des sujets abordés à un discours accessible et apporte, tant ou grand public qu'aux étudiants, les éléments d'une information objective.

Même si la France ne constitue pas la terre d'élection du militantisme écologique, ce qui touche à leur environnement ne laisse pas les Français indifférents. Ils réagissent face à la multiplication des nuisances et des risques, souvent réels, parfois sous-estimés, parfois aussi médiatisés à outrance, et exigent des pouvoirs publics des solutions pour les prévenir ou y remédier. Ils apprécient aussi les qualités de milieux ou de sites, naturels ou aménagés, auxquels ils reconnaissent une valeur esthétique ou patrimoniale. C'est un environnement au sens plein du terme, chargé d'histoire plus que de mythes, que, dans leur majorité, les Français se sont approprié.

L'ouvrage s'ouvre par une réflexion conduite sur la position de la géographie française face à un concept nouveau et sur la place qu'elle occupe dans un champ de recherches d'essence interdisciplinaire. Il examine ensuite les cas de milieux jugés écologiquement sensibles, et aborde des thèmes sélectionnés pour des aspects de l'environnement et de sa gestion qui relèvent de la compétence de la géographie. Prenant du champ par rapport à cette vision sectorielle, la dernière partie s'interroge sur les relations que les Français et l'état entretiennent avec l'environnement, en montrant l'émergence et la montée d'une sensibilité nouvelle, l'irruption de l'écologie dans le jeu des partis, et la définition d'une politique de l'environnement dès les années 1970.