C'est vraisemblablement dans le domaine de la pédagogie et plus précisément dans celui de la pédagogie de la langue maternelle que les relations entre chercheurs et praticiens sont les plus délicates : difficultés à ouvrir les voies d'une communication à la fois rigoureuse et efficace, crispation sur des positions respectivement exprimées en termes de savoirs détachés du terrain de l'enseignement et en termes de savoir-faire refusant toute distanciation.

Et pourtant, s'il est une démarche dont la définition appelle avec force une collaboration dynamique entre des chercheurs concernés par les pratiques pédagogiques et des praticiens désireux d'analyser et donc de mieux contrôler leurs intentions pédagogiques, c'est bien celle qui conduit à la maîtrise de la parole et de l'écrit. C'est une démarche qui, plus que toute autre, exige une très grande lucidité : lucidité du chercheur qui porte ses résultats sur le terrain pédagogique et en accepte le verdict, lucidité du pédagogue qui analyse ses pratiques, évalue les performances et les comportements et adapte ses propositions aux besoins nécessairement différents de ses élèves. Chercheurs et praticiens se sont réunis à la Sorbonne les 16 et 17 novembre 1991, lors des deuxièmes Entretiens Nathan, "de la lecture à l'écriture ", pour mettre en commun leurs travaux et faire le point sur les recherches. Les actes de ce colloque regroupent l'ensemble des communications des intervenants : Jean-Michel Adam, Jésus Alegria, Cécile Beau vilain, Peter Bryant, Dominique Charpin, Brigitte Chevalier, Anne-Marie Christin, Jean Clément, Jean-Marie Durand, Bertrand Eveno, Michel Fayol, Roland Goigoux, Jean-Emile Gombert, Derrick de Kerckhove, Emmanuel Le Roy Ladurie, Alain Rey, Yak Rivais, Cécile Sakai, Juan Segui.