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Roth traite ici des thèmes qui lui sont devenus familiers. À nouveau, le corps, la maladie, la
diminution physique, la mort. La poliomyélite, horrible maladie qu’on ne savait pas vaincre et qui
tuait les enfants ou les paralysait, sévit dans le quartier italien de Newark. Nous sommes en 1944,
c’est-à-dire en pleine guerre, alors que beaucoup de jeunes hommes sont sur le front, en Europe.
L’épidémie gagne le quartier juif et la psychose se répand. Les efforts pour enrayer la maladie sont
vains et les familles, affolées, en arrivent à prendre des précautions excessives, quand ce n’est pas à
rejeter l’étranger, celui qu’on va d’emblée soupçonner et exclure. Bucky Cantor, un professeur de
gymnastique, juif lui aussi, élevé, après que sa mère est morte et que son père a été arrêté pour vol,
par un grand-père rigoureux et hautement moral, est le héros de la communauté (il a repoussé à lui
seul une bande de voyous italiens venus « répandre la polio »).
La suite du roman retrace l’histoire malheureuse de cet homme scrupuleux, responsable, d’une
intelligence limitée, qui va prendre sur lui la responsabilité du mal. Si ce n’est pas un dieu ignoble
qui est l’auteur de ces crimes – le dieu qui a tué sa mère et lui a donné pour père un voleur – alors
c’est peut-être lui, Bucky Cantor, qui portait en germe, sans le savoir, la maladie et qui l’a répandue
autour de lui. En effet, pour suivre sa fiancée, il a abandonné ses élèves malades – un abandon qu’il
ne pourra se pardonner – puis découvert qu’il avait lui-même contracté la polio. D’un endroit à
l’autre, il l’a transmise aux enfants, ses protégés, qui meurent comme des mouches. « Je voulais
aider les gosses et les rendre forts, au lieu de cela, je leur ai fait un mal irréparable ». Enfin, il tombe
malade. A la fin de l’ouvrage, il n’est plus qu’un homme bourrelé de culpabilité et de remords, qui a
renoncé à tout, vit seul et pauvrement et, surtout, qui a perdu l’usage de son corps merveilleux – avec lui, avec la perte de sa mobilité, toute confiance en soi. L’image finale est une sorte d’hymne au corps, à sa force, à sa beauté quand il est jeune : le lancer de javelot tel que le pratiquait Cantor. L’histoire est racontée avec la force coutumière de Roth et le livre se lit d’un trait.
Philip Roth est né à Newark (États-Unis) en 1933 et vit dans le Connecticut. Tous ses livres sont
traduits aux Éditions Gallimard, notamment la trilogie et l’épilogue qui composent Zuckerman
enchaîné, les romans Laisser courir, Ma vie d’homme, Professeur de désir, Portnoy et son complexe, Pastorale américaine (prix Pulitzer et, en France, prix du Meilleur Livre étranger), La tache (prix Médicis étranger 2002), Le complot contre l’Amérique (consacré meilleur livre de l’année par la New York Times Book Review), Un homme, Exit le fantôme, Indignation, Le rabaissement… Entre autres distinctions, le PEN Nabokov Award 2006 et le PEN Saul Bellow Award 2007 ont récompensé le romancier pour l’ensemble de son oeuvre.
- Largeur : 15 cm
- Épaisseur : 2.1 cm
- Hauteur : 20.5 cm
- Traduit de : Anglais
- Auteur : Philip Roth
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