Rapport 114-B : Sujet d’étude — HUMAINS COURTS (dits “enfants”) et leur réaction à l’absence de lumière

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Les humains courts, spécimens juvéniles de l’espèce dominante de la planète, présentent un comportement récurrent à l’entrée de la phase de repos nocturne : la peur du noir. Celle-ci ne découle pas d’un danger tangible, mais d’un modèle de projection mentale fondé sur l’absence de stimulation visuelle.

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Lors de la réduction des photons ambiants (lumière dite “éteinte”), ces entités développent une panique fondée sur l’idée d’une cohabitation invisible avec des formes animées, décrites comme présences hostiles, silencieuses, et verticalement étendues. Ces entités projetées mentalement sont caractérisées par leur allongement supérieur à celui du sujet court, leur capacité supposée à se mouvoir sans bruit, et leur attention dirigée exclusivement vers le dormeur.

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Le phénomène semble s’intensifier dans les espaces clos et familiers (unités de repos appelées “chambres”), suggérant une capacité cognitive à convertir l’intime en territoire suspect. Les humains courts s’alarment souvent des angles sombres, des segments interstitiels sous les plateformes de couchage, et des fissures dans les structures d’accès (portes, armoires).

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Hypothèse en cours : la peur du noir chez l’humain court est une fonction d’entraînement mental à la détection d’anomalies. Elle s’exprime par des pleurs, des cris, et l’appel à des spécimens plus longs (“adultes”) supposés capables de neutraliser l’invisible.

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Aucun contact n’a été établi à ce jour entre les créatures imaginées et les observateurs.

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Addendum 114-B/2 : Contournement comportemental observé

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La panique nocturne des humains courts, bien que fortement ancrée dans leur schéma perceptif, peut être significativement atténuée par l’introduction d’un dispositif lumineux de faible intensité. Ce dispositif, appelé dans leur lexique veilleuse, émet un rayonnement continu minimal, suffisant pour modifier la perception de l’environnement sans perturber les cycles de repos.

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Une sous-catégorie de ces dispositifs, particulièrement efficace, prend la forme de représentations visuelles non menaçantes : objets aux contours lissés, souvent en forme d’étoiles anthropomorphes ou autres entités "trop mignonnes". L’expression "trop mignonne", bien que non quantifiable, correspond à une réaction émotionnelle positive, entraînant une réduction drastique du signal anxiogène.

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Il est à noter que l’attachement au dispositif semble, dans certains cas, dépasser la simple utilité lumineuse, induisant chez le sujet court un phénomène de dépendance affective transitoire vis-à-vis de l’objet-source.

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L’évitement de la peur du noir, par ce biais, n’implique aucune suppression du mécanisme de projection. Il s’agit uniquement d’un brouillage sensoriel maîtrisé.