Hauteur : 25cm

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Diamètre : 20cm

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"Le Djembé de Nyabinghi"

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­Dans les collines brumeuses de Jamaïque, non loin de la rivière Bog Walk, vivait un ancien tambourineur, silencieux comme l’aurore. On l’appelait Abijah, ce qui veut dire "Mon père est Yah". Il n’était ni prophète, ni chef, mais quand il frappait le tambour, les manguiers se penchaient pour écouter.

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­Abijah n’avait rien — sauf le feu sacré, et un vieux djembé transmis depuis les jours des Marrons, ces guerriers qui avaient fui les plantations pour fonder leurs royaumes libres, bien avant que la Reine d’Angleterre ne prononce son premier mot.

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­On disait que ce tambour n’était pas seulement un instrument : il battait le cœur des ancêtres.

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­Un soir de pleine lune, alors qu’il méditait sur un verset de l’Apocalypse, Abijah entendit le djembé respirer.

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­Il posa sa paume dessus.

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­Le cuir vibra.

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­Et d’un souffle d’encens et de feu s’éleva un génie ancien, drapé de feuillages et de chaînes brisées, l’œil flamboyant comme un soleil d’Éthiopie.

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­— Fils de Judah, je suis le Djinni de Nyabinghi. J’ai entendu ton appel dans le silence du monde. Un seul vœu te sera accordé. Mais prends garde : les vœux des cœurs sincères allument les incendies des empires.

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­Abijah ne trembla pas.

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­— Je ne veux pas la richesse. Je ne veux pas la guerre. Je veux que les enfants du Lion retrouvent leur tambour. Qu’on entende à nouveau la voix de Zion au milieu du vacarme de Babylone. Je veux que la terre se souvienne de nous.

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­Le génie sourit, et ses chaînes tombèrent en cendres.

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­Alors, le djembé sonna.

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­Un son profond, rond, infini.

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­Les tours de béton craquèrent à Kingston.

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­Les postes de police devinrent muets.

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­Le vent porta le rythme jusqu’à Addis, jusqu’à Accra, jusqu’aux ghettos d’Europe.

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­Le battement traversa les barreaux, les frontières, les algorithmes.

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­Et là, même ceux qui avaient oublié leurs racines se mirent à danser.

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­Les anciens pleurèrent. Les jeunes levèrent les poings.

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­La Parole revint — pas en slogans, mais en feu, en battement, en souffle.

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­Babylone chancela.

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­Et le génie, libre, retourna au tambour.

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­Abijah reposa le djembé sous son arbre, un flamboyant rouge comme la colère du ciel, et s’endormit en paix.

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­On dit que le tambour ne peut être réveillé que par un cœur pur, prêt à écouter avant de parler.

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­Et quand ce jour viendra, la terre entière entendra le nom de l’Éthiopie gravé dans les nuages.